Et si la vulnérabilité n’était pas un gros mot dans le monde de l’entreprise?

Et si la vulnérabilité n'était pas un gros mot dans le monde de l'entreprise?

En tant que chef d’entreprise, manager, collaborateurs, fréquemment on entend les injonctions suivantes « je me dois de… il faut que je sois … on attend de moi… » Ce sont pour beaucoup des croyances issues des dictats du monde du travail. Le matin, chacun enfile son costume.

En effet, on nous apprend souvent à garder une distance et à projeter une certaine image de nous. Une image de confiance, de compétence et d’autorité. Nous pouvons révéler notre vulnérabilité à un conjoint ou à un ami proche, le soir, derrière des portes closes, mais jamais nous ne la montrerions ailleurs pendant la journée, encore moins au travail.

Et si on remplaçait « distance et froideur professionnelles » par des incertitudes, des risques et une exposition émotionnelle. En somme montrer notre vulnérabilité. Brené Brown, une spécialiste des liens sociaux, a mené des milliers d’entretiens pour découvrir ce qui est à l’origine de ces liens. Une analyse approfondie des données a révélé ce que c’était : la vulnérabilité.

Les occasions de vulnérabilité se présentent à nous chaque jour au travail comme le fait d’appeler un employé ou un collègue dont l’enfant ne va pas bien, de demander de l’aide à quelqu’un, d’assumer la responsabilité de quelque chose qui n’a pas marché au travail. Plus important encore ,Brené Brown décrit la vulnérabilité et l’authenticité comme étant à la base des rapports humains. Et les rapports humains font souvent cruellement défaut sur les lieux de travail.

Pourtant, nous nous sentons plus à l’aise avec une personne authentique et vulnérable. On constate alors une résonnance en nous, nous le sentons et ressentons. Une authenticité et un leadership fondé sur des valeurs engendre un comportement plus positif et plus constructif chez les employés, sentiment de confiance à l’égard du dirigeant comme de l’entreprise. La recherche a montré que les contacts personnels et le plaisir que les employés tirent de leur travail favorisent une plus grande loyauté que ne le fait le montant de leur salaire. 

Et si cette crise sanitaire était l’éloge de la vulnérabilité et de l’authenticité en entreprise ?

Etre vulnérable et authentique ne veut pas dire dans ce cas être faible ou soumis. Bien au contraire, cela implique le courage d’être soi- même. Les valeurs « sincérité, confiance, et authenticité » prennent toutes leurs dimensions en cette période de crise et d’incertitude.

Peut-être, est- ce le moment de sortir des schémas pré établis, connus pour se réinventer et laisser parler ce qui nous définis, notre humanité?


Source :  Haward business review